Article dans « Le Télégramme » Février 2018.

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Permaculture. Le rerour à la terre.

© Le Télégramme

Nathalie Colfort vit entourée de myrthe, scolopendre, betteraves choux, orties… Son dada, c’est la permaculture. Elle aime voir pousser ses plantations en harmonie avec la terre. Une philosophie de vie qu’elle s’efforce de transmettre au travers d’ateliers culinaires, de cueillettes, de séjours bien-être.

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« Je vis plus que sobrement, mais je ne lâcherai rien ». Nathalie Colfort court après un idéal de vie. Plus simple, orienté vers la nature, vers la terre, qui ne lui permet pas encore de se verser un salaire. Elle vend des baumes aux plantes, propose des séjours bien-être, organise des ateliers culinaires avec les produits qui poussent dans son jardin, à La Chapelle-Neuve. Une parcelle de 2.000 m² en permaculture, l’art de cultiver en s’appuyant sur la nature. Il faut faire avec les animaux, insectes, plantes, la qualité de la terre sans trop travailler cette dernière et surtout pas avec des motoculteurs et autres tracteurs. Cette passion est une véritable philosophie de vie. « Très jeune, j’étais déjà attirée par la botanique, surtout par la cueillette sauvage », explique Nathalie Colfort. C’est la maladie qui l’a amenée à s’intéresser aux plantes. Un eczéma chronique handicapant qui n’était pas soulagé par la cortisone. Elle se base sur les travaux de Sainte Hildegarde de Bingen, une religieuse du XIIe siècle, considérée comme la première naturaliste allemande.

Déboussoler les ravageurs


Nathalie Colfort a mis en route son jardin en 2015. Elle a passé une année à restructurer son terrain. « J’ai fait des buttes grâce à des branchages, des mottes de terre, du paillage et surtout de l’eau pour qu’il y ait pourrissement. Cette pourriture est importante. D’ailleurs, le secret contre le mildiou, c’est la culture en butte ». Elle associe des légumes et certains aromates qui seront plantés en bout de culture, « leur odeur déboussole les ravageurs et ils ne s’attaquent pas aux plantes. Ça, c’est mon dada ».

Pour lancer sa petite production, la permacultrice a étudié l’orientation de son jardin, la nature des sols pour trouver les bons amendements. Animatrice de formation, elle a combiné tous ses savoirs pour concevoir son auto entreprise. « Je suis bénéficiaire du RSA. J’ai été accompagnée par l’Adie avec un microcrédit, je commence à le rembourser. Je suis persuadée que je vais y arriver ». Elle mise sur l’engouement du retour à la terre, « les gens ont besoin de retrouver le contact avec la nature, retrouver des choses plus simples. On a déshumanisé l’agriculture ».

 

« Une pédagogie simple »


La permaculture n’est cependant pas adaptée à de grandes exploitations, mais peut très bien trouver sa place dans le jardin familial. « On fait beaucoup marcher ses méninges dans la permaculture. Il faut se documenter, suivre des formations mais on peut avoir une parcelle de 1.000 m² en permaculture, c’est tout à fait possible ». Cette volonté de transmettre, elle la développe dans ses ateliers à son domicile, dans les écoles, pour sensibiliser dès le plus jeune âge. Elle travaillera bientôt sur le tourisme vert avec le lycée le Gros Chêne, collaborera avec le syndicat du Blavet et anime déjà des ateliers aux Antilles, en partenariat avec la Chambre d’agriculture locale. « Je rencontre beaucoup d’agriculteurs, de malades qui veulent revenir à des remèdes que leur famille connaissait et pratiquait. On va cueillir, on prépare, c’est une pédagogie simple ». Une de ses plantes fétiches : l’ortie « elle pousse toute l’année et ça règle beaucoup de problèmes ».

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